Au public

Bon alors, une question et je vous laisse partir.

Juste une: est-ce que quelqu’un à une clope pour moi? Oui, non? Non. Je sais vous allez me dire, c’est trop cher, y a un tabac au coin de la rue, c’est interdit de fumer sur scène, et les intermittents voilà, à boire et à fumer comme toujours…Vous allez me dire aussi -mais vous le dites déjà, là, silencieux sur vos fauteuils, que non, une clope, c’est rien mais: j’en ai plus beaucoup, j’ai oublié mon paquet chez moi, j’en ai déjà donné trois aujourd’hui, j’ai froid aux mains et j’ai pas envie de les sortir, et puis merde, ça coûte un bras déjà et ça va encore augmenter, on a déjà du mal à survivre alors les autres franchement, ils ferait mieux d’être indépendants et heureux plutôt que venir nous bouffer la laine sur l’dos, bande de fainéants, anarchistes! Une clope?! Non mais prend ma bagnole aussi vas-y: tu fais du stop au péage, me rackette à la sortie du supermarché, au feu rouge, pour le calendrier des pompiers, celui des postiers, celui de la Croix Rouge, tu me taxes à longueur d’années sur mes impôts, à devoir payer ton statut d’intermittent, de chômeur, de retraité, de cancéreux!! Fous-moi la paix, connard!

Voilà.

Excusez-moi, vous auriez pas une clope s’il vous plaît?


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